Cathédrales, églises & abbayes

<p>Saint-Martin attire l&#39;attention par la curieuse disposition de son chœur, bâti sur un passage voûté emprunté par une rue du village. L&#39;église de Triel, dans le Val d&#39;Oise, offre un exemple analogue que l&#39;on retrouve à Senots, au-dessus d&#39;une rivière cette fois-ci. Comme partout, une église existait au 11 ème siècle, dont il reste la nef et la base du clocher. Une abside en hémicycle, aujourd&#39;hui disparue, devait compléter ce plan très simple, caractéristique de nombre d&#39;églises rurales. La nef est encore reconnaissable à ses contreforts plats, sans larmiers intermédiaires, et à deux petites fenêtres très étroites en plein cintre, à claveaux simulés. L&#39;une se voit au mur sud de la nef et l&#39;autre s&#39;ouvre dans le mur oriental de celle-ci, à droite de la base du clocher. Elle est visible depuis l&#39;escalier qui conduit à ce dernier. C&#39;est une disposition assez rare, qui devait exister également au nord et permet de penser que deux petits autels secondaires étaient disposés de part et d&#39;autre de l&#39;arcade d&#39;accès à la travée du clocher. Cette dernière n&#39;a conservé que ses deux arcades en plein cintre et la voûte d&#39;origine – sans doute en berceau – a été remplacée par une voûte d&#39;ogives, avec ouverture pour le passage des cloches, au 16 ème siècle. C&#39;est de cette époque que datent la tourelle d&#39;accès au clocher, la charpente de celui-ci (en remplacement de l&#39;étage du beffroi roman), la charpente en carène de la nef et le porche qui la précède à l&#39;ouest. Pour le reste, l&#39;édifice s&#39;est trouvé successivement agrandi d&#39;une chapelle au sud (fin 16ème/début 17 ème siècle), d&#39;une autre chapelle au nord (1636-1638) et d&#39;un nouveau chœur (1639). Ces parties de l&#39;église, pourvues de fenêtres refaites ultérieurement, ne présentent aucun caractère architectural particulier. L&#39;église est en revanche riche d&#39;un ensemble mobilier tout à fait exceptionnel : nombreuses statues des 16 ème au 18 ème siècles ; fonts baptismaux du 17 ème siècle ; lutrin, bancs, confessionnal, chaire et lambris du 18 ème siècle. On accordera tout particulièrement son attention au spectaculaire maître-autel – très surélevé en raison du passage voûté situé en dessous – dont le retable (vers 1770), couronné de palmes, comporte une représentation en bas-relief des Saintes Femmes arrivant au tombeau. Dans la chapelle nord est conservé un retable peint (1664) dont le triptyque s&#39;organise autour d&#39;une représentation de la Vierge à l&#39;Enfant donnant le Rosaire à sainte Catherine de Sienne et saint Dominique. Dominique Vermand</p>